MILTON
H. ERICKSON

« La différence majeure entre mon travail en hypnothérapie et le reste, c’est la même qu’il y a entre comment un blanc chasse et comment un peau-rouge chasse. Il dit, quand l’homme blanc part à la chasse, il rassemble des bombes, des tanks, des mitraillettes, des chiens, des milliers de personnes, ils vont en voiture jusque dans la forêt, et puis tout le monde sort en hurlant et tire sur tout ce qui bouge en espérant qu’ils vont atteindre quelque chose. Voilà comment le blanc part à la chasse. Le peau rouge part tout seul, jusqu’à l’orée de la forêt, il a peut-être un couteau, dit une prière, en demandant son pardon à la forêt parce qu’il va prendre une vie, afin que son peuple puisse vivre, il marche avec respect, en étant très attentif à ne pas perturber quoi que ce soit, trouve un joli rocher plat au soleil, il s’assied, il médite et attend qu’un animal vienne. C’est comme ça que chasse l’homme rouge et c’est comme ça que moi, je fais la psychothérapie. » Milton H.Erickson

Je voulais commencer cette partie relative à l'homme qui a inventé l'hypnose moderne, par une de ses plus belle citations qui représente à mon sens parfaitement Milton Erickon, et qui reflète surtout  l'idée que je me fais de la posture à tenir pour un thérapeute.  Milton Erickson est un psychiatre er hypnothérapeute américain né en 1901 et décédé en 1980. Il est à l’origine de l’hypnose dite « moderne » grâce à son approche totalement innovante basée sur un présupposé de taille qui consiste à considérer que le patient possède en lui toutes les ressources pour répondre de façon adaptée à sa problématique. Surnommé le « sage/magicien de phoenix » par ses contemporains, ses travaux ainsi que la transcription de ses expériences, ont ouvert la porte à une nouvelle façon d’appréhender l’hypnose, base de ce que l’on appelle la thérapie brève.
Si Milton Erickson est passé à la postérité en devenant ce thérapeute formidable que l’on connait, il doit moins cette notoriété  à son intuition ou à ses grandes connaissances cliniques, qu’à son expérience acquise durant son enfance. Daltonien, et atteint d’une forme particulièrement grâve de poliomyelite à l’age de 17 ans, il sombre dans un coma durant 3 jours. A son réveil, ses capacités physiques sont limitées à la parole, et au mouvement des yeux. C’est cet état qui va lui permettre de développer des capacités d’observations impressionnantes lui permettant de déceler et d’analyser le langage non verbal et corporel. Il mettra en place entre autre grâce à l’hypnose, une grande ingéniosité à apprendre à palier ses handicaps.
Ne pouvant pas devenir fermier en raison de sa maladie dont il garde des séquelles, il s’orientera alors vers des études de médecine.
Durant les années 30, en poste à l’hôpital de Worcester (Massachusetts) il sera autorisé officiellement à poursuivre ses travaux sur l’hypnose. Il mènera entre autre des expériences sur la surdité et le daltonisme hypnotique. C’est à cette époque que les premier articles scientifiques sur ses travaux sont publiés.
En 1948, en raison de ses nombreuses allergies, il décide de s’installer à Phoenix en Arizona. Il ouvre alors un cabinet de consultations privées, et commence à animer des ateliers de formation à l’hypnose qu’il donne à travers tous les Etats Unis. Il mène également des expériences variées sur l’état de conscience.
A 51 ans Erickson est à nouveau atteint par la polio de laquelle il ressort encore plus handicapé, et qui l’oblige à se déplacer en fauteuil roulant.
C’est en 1973, suite à une publication de Jay Haley, qu’il devient connu du grand public
Erickson laissera après sa mort en 1980, différents apports fondamentaux, base de l’hypnose Ericksonienne :

• La primauté de la complexité de l’individu par rapport aux théories psychologiques généralistes.
• L’art de l’observation sans idée préconçue. Il avoue rentrer lui-même en transe lors de ses séances avec ses patients, de façon à ne pas passer à coté d’un détail.
• Une conception nouvelle de l’inconscient, base des ressources de l’individu. Selon lui, il n’est pas nécessaire de comprendre à un niveau cognitif pour résoudre une problématique. C’est à un niveau inconscient que tout le travail se fait, et  devient alors efficace.